Facturation au bon de livraison : un modèle dépassé ou une opportunité pour les transporteurs ?
La facturation au bon de livraison est une méthode encore largement utilisée dans le secteur du transport. Elle consiste à associer un bon à chaque livraison effectuée, qui sera ensuite facturée en fonction du nombre de bons consommés.
Souvent perçue comme peu transparente, elle présente pourtant des avantages pour les transporteurs. Elle permet une gestion plus souple des tarifs, une mise à jour simplifiée des grilles tarifaires et une facturation adaptée à chaque client. Cet article explore pourquoi cette méthode continue de séduire de nombreux acteurs du transport.
Qu’est-ce que la facturation au bon de livraison ?
La facturation au bon repose sur l’utilisation d’un bon de livraison comme unité de facturation. Chaque course ou prestation correspond à un bon, qui peut être tarifé selon différentes grilles définies à l’avance.
Contrairement à la facturation au kilomètre ou à l’heure, ce modèle permet une gestion simplifiée de la tarification. Certains transporteurs vendent en amont des carnets de bons prépayés, tandis que d’autres facturent à l’usage en fonction des bons consommés par le client à la fin d’une période définie.
Ce mode de facturation est notamment utilisé dans :
- Le transport express et la messagerie.
- Les livraisons urbaines et les courses à la demande.
- Les prestations régulières avec des volumes fluctuants.
Une gestion tarifaire plus flexible pour les transporteurs
Une structure tarifaire adaptable
Avec la facturation au bon, les transporteurs peuvent ajuster leurs prix en fonction de nombreux critères sans revoir entièrement leurs contrats. Ils peuvent ainsi :
- Modifier le prix d’un bon en fonction de l’évolution des coûts (carburant, péages, main-d’œuvre).
- Appliquer des tarifs dégressifs pour fidéliser leurs clients.
- Introduire des majorations spécifiques (livraison urgente, horaires de nuit, ZFE).
Ce modèle est particulièrement adapté aux marchés où les tarifs doivent évoluer rapidement pour rester compétitifs.
Un moyen simple d’intégrer des hausses tarifaires
Avec une facturation classique, l’augmentation d’un tarif implique souvent une renégociation avec le client. Avec un modèle au bon, il suffit de modifier la valeur d’un bon sans complexifier la facturation ou risquer un blocage contractuel.
Un modèle qui favorise la prévisibilité financière
Une gestion simplifiée des créances
Dans le cadre d’une facturation classique, les transporteurs doivent attendre la validation des factures et faire face à des délais de paiement longs. Avec la facturation au bon, la situation est plus fluide :
- Les clients reçoivent une facture simple, basée sur un nombre de bons utilisés.
- Les risques de contestation sont réduits car chaque livraison est validée via un bon.
- Le suivi des livraisons et de la facturation est plus clair pour les deux parties.
Un modèle compatible avec la facturation prépayée
Certains transporteurs vont plus loin en proposant à leurs clients d’acheter des carnets de bons en avance. Cela leur permet d’optimiser leur trésorerie en encaissant avant la réalisation des prestations.
Ce modèle peut être intéressant dans certains cas :
- Lorsque le transporteur travaille avec des petits clients ayant des besoins ponctuels.
- Pour éviter les risques d’impayés sur des clients non habituels.
- Dans des contrats avec des prestations récurrentes et anticipables.
Toutefois, tous les transporteurs utilisant une facturation au bon n’imposent pas cette logique de prépaiement. Beaucoup préfèrent laisser les clients payer en fonction des bons consommés à la fin de chaque mois.
Une méthode qui facilite la gestion des contrats et de la relation client
Un passage de commande simplifié
L’un des atouts de la facturation au bon est sa simplicité pour le client. Il n’a pas à recalculer le coût de chaque course avant de passer commande, ce qui accélère le processus voire même incite à consommer plus sans faire attention au prix réel d’une commande.
Une approche commerciale avantageuse
Pour le transporteur, ce mode de facturation présente aussi un avantage en matière de négociation commerciale :
- Il est facile de proposer des remises en ajustant le prix d’un bon.
- Il est possible d’ajouter des prestations complémentaires sans renégocier un contrat.
- Le client n’est pas perturbé par une facturation complexe, souvent source de friction.
Une méthode toujours pertinente malgré la digitalisation
Une intégration simplifiée aux outils modernes
Avec la digitalisation, la facturation au bon a su s’adapter aux nouveaux outils. Aujourd’hui, les entreprises peuvent gérer ce modèle via des solutions numériques permettant :
- Un suivi en temps réel des bons consommés.
- Une intégration avec des TMS et ERP pour automatiser la facturation.
- Une gestion plus fine des volumes et des coûts.
Un modèle toujours d’actualité pour certains secteurs
Malgré l’essor de la facturation dynamique basée sur l’IA et le big data, la facturation au bon reste privilégiée par de nombreux acteurs, notamment dans :
- La livraison urbaine et les courses locales.
- Le transport express avec des prestations standardisées.
- Les services de transport en forte croissance, où la flexibilité est essentielle.
Conclusion
Loin d’être dépassée, la facturation au bon offre une souplesse et une prévisibilité financière appréciées par les transporteurs. Elle permet une gestion plus agile des tarifs et une simplification des relations contractuelles avec les clients.
Si elle peut parfois manquer de transparence, elle reste une alternative viable pour structurer son activité sans complexifier sa facturation. Dans un contexte où la rapidité et l’adaptabilité sont des atouts clés, ce modèle a encore de beaux jours devant lui.